Sérapis et le syncrétisme Gréco-Egyptien
- Le Messire Ptolémée
- 31 oct. 2019
- 3 min de lecture
“ Ce phare attirera les dieux vers moi comme des papillons de nuit vers une bougie. Une fois que j'aurai consommé leur pouvoir, j'élèverai une grande ville. Je vais construire une nouvelle bibliothèque alexandrine avec toutes les connaissances du monde antique, grec et égyptien. ”
–Sérapis à Annabeth Chase dans The Staff of Serapis

Sérapis est une divinité créée sous les Lagides par Ptolémée Ier, le premier souverain de l’Égypte "ptolémaïque". Son culte était très important principalement à Alexandrie et Memphis, là où les riches castes grecques étaient installées.
L'origine précise du dieu Sérapis reste incertaine cependant le nom de Sérapis viendrait selon Plutarque, biographe et moraliste grecque, d'un mélange des Dieux Osiris et Apis. Vraisemblablement, son nom est apparu suite à une mauvaise interprétation des prêtres égyptiens par les grecs. Apis (le taureau) est une manifestation terrestre du dieu Osiris. Le culte égyptien d'Oser-Api était alors très présent, la confusion fut rapide car en grec, "o" est un article, et les grecs ont donc transformé Oser-Api en " O Serapis ", " le " Serapis.
Le Dieu Sérapis personnifiait la majesté divine et représentait la fertilité, le soleil, la guérison et l'au-delà. Son épouse était Isis qui était la déesse la plus populaire pendant la période ptolémaïque puis ensuite a Rome

Les Lagides avaient besoin d'associer leur famille à une divinité légitime pouvant être assimilée par la population grecque mais aussi égyptienne. Ce compromis était déjà alors un bon début mais il était très peu probable que les grecs acceptent qu'une divinité royale et aussi importante à en devenir soit de figure animale comme à l'habitude des égyptiens. Les hautes-sphères ptolémaïque était un mélange complexe de noblesse grecque importée et d'aristocrates égyptiens en pleine hellénisation.

C'est effectivement pour cette raison que Sérapis est représenté comme une figure grecque typique. Un grand homme barbu habillé d'une toge représenté le plus souvent sur un trône, un cerbère, un sceptre à la main et un calathos sur la tête (un vase permettant de mesurer le grain). Le symbole du calathos est important pour la figure de Sérapis de tout les éléments dont il est représenté, c'est celui dont il ne se sépare jamais.
Toujours selon Plutarque, il semblerait que Ptolémée Ie aurait rêvé d'un dieu qui lui aurait demandé de faire venir sa statue en toute hâte à Alexandrie. Cette statue décrite à son réveil à une de ces connaissances était, semblerait-il, localisé dans la cité de Sinope.

Ptolémée voulut prendre la statue et la rapporter dans sa capitale mais les habitants refusèrent catégoriquement et finalement il se décida à la voler. La légende dit que la statue se serait dirigée seule vers l'embarcation qui devait l'emmener à la capitale.
Sérapis est ainsi devenu le dieu-patron d'Alexandrie à l'époque hellénistique, une divinité suprême dieu des dieux comme Zeus, un dieu puissant et guérisseur comme Asclépios, un dieu associé à la fertilité, ainsi que le maitre des enfers et de la mort comme Hadès. Il est fort probable qu'avec le lien fort de la ville d'Alexandrie et de ces hautes sphères héllénistes que Sérapis n'a jamais atteint le meme degré de popularité auprès des natifs Egyptiens qui ont continué leurs dévotions auprès des dieux du panthéon de l'ancienne Égypte.

Plus tard durant l'ère impériale romaine, le culte du dieu Sérapis c'est rapidement propagé jusqu'à Rome et dans tout l'Empire romain. Son culte était si important dans l'empire qu'un temple dédié (Sérapéum) sera construit à Rome juste à côté de celui de sa femme Isis. Il devint progressivement partie prégnante du culte impérial au même titre que la vénération d'Alexandre et des empereurs romains.
A partir du IVeme siècle de notre ere les tensions entres les chrétiens qui montèrent en puissance et les païens ont sucité des affrontements qui ont mené a l'édit de Théodose en 391 ordonnant la fermeture et la destruction des temples paiens dont le Serapeum d'Alexandrie qui se trouvait dans l'enceinte de la bibliothèque d'Alexandrie. C'est a cette meme époque que vécut le célèbre païenne et philosophe pythagoricienne Hypathie d'Alexandrie qui fut dans les evenements attaquée dans la rue par un groupe de moines chrétiens puis trainée sur une place publique et tuée.
(A suivre sur le prochain numéro, la destruction de la Bibliothèque d'Alexandrie!)
« La bibliothèque d'Alexandrie et le Sérapéon, ou maison de secours, qui en faisait partie, avaient été brûlés et détruits au IVe siècle par les chrétiens, — qui, en outre, massacrèrent dans les rues la célèbre Hypathie, philosophe pythagoricienne. »
–Les filles du feu de Gérard de Nerval (1854)
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